Votre cheval se blesse et présente une plaie importante. Pas de panique. Quels sont les risques ? Comment soigner une plaie ? Atout Cheval vous donne ses conseils pour bien réagir. Avec le Dr Sophie Paul, vétérinaire équin généraliste à la clinique d’Angers (49).
 
En cas de grosse hémorragie, la première chose à faire est de la contenir (assurer l’hémostase). La première étape consiste donc soit à placer un pansement de plusieurs couches dans le but de compresser la zone, soit à poser un garrotpour comprimer l’artère concernée. Deuxième étape : laver à grandes eaux pour enlever toutes les impuretés sur autour de la plaie et désinfecter avec un antiseptique en attendant l’arrivée du vétérinaire. Il est également conseillé de raser la zone autour de la plaie.
 
Si l’accident vient de se produire et que l’hémorragie est maîtrisée, le vétérinaire décidera généralement de suturer la plaie. La règle d’or des six heures s’applique alors. Si le vétérinaire intervient dans les six premières heures, la plaie sera moins contaminée. En revanche, lorsque la plaie est plus ancienne, il peut choisir une cicatrisation par deuxième intention, c'est-à-dire laisser la plaie cicatriser par elle-même. Néanmoins, l’idéal reste de suturer la plaie sauf si elle esttrop délabrée ou contuse.Le vétérinaire vérifiera, avant de suturer la plaie, qu’il n’y ait pas de dégâts sous-jacents, c'est-à-dire que le cheval ne soit pas touché au niveau osseux ou tendineux par exemple. D’où l’importance de repositionner le membre dans la position où il était lorsque l'accident s’est produit pour voir s’il y a des dégâts sous la peau.
 
De même, si le cheval est boiteux, il  est nécessaire de vérifier qu’il ne souffre pas d’une fracture. Après nettoyage de la plaie et rasage de la zone autour de la blessure, le vétérinaire commencera sa suture. Si le cheval souffre d’une atteinte articulaire ou synoviale, il pourra être emmené en clinique pour nettoyer la zone sous arthroscopie, c'est-à-dire de nettoyer sous l’articulation chirurgicalement.
 
L’une des premières choses à vérifier lorsqu’un cheval présente une plaie est qu’il soit à jour de sa vaccination antitétanique. Car, c’est à ce moment précis qu’il peut contracter le tétanos. Si le cheval n’est pas vacciné, il faut alors injecter un sérum antitétanique.
 
Le risque si une plaie n’est pas correctement gérée est l’infection, surtout si le vétérinaire est intervenu après le stade de six heures. Les points de suture peuvent parfois lâcher. D’où la nécessité d’associer à la suture un traitement antibiotique, de mettre sous pansement et d’immobiliser le cheval. Le pansement a ici plusieurs fonctions : immobiliser, protéger la plaie de l’extérieur et lutter contre l’oedème. Pour une plaie qui évolue favorablement, les points de sutures seront enlevés dix jours plus tard environs. Les premiers jours, les pansements seront changés quotidiennement.
 
Pour les petites plaies, non suturées, des antiseptiques seront appliqués sous pansement ou non. Il faut savoir qu’une plaie cicatrise quand elle est saine et qu’elle n’est pas infectée. Les retards de cicatrisation sont donc expliqués par une infection ou que la plaie n’est pas suffisamment immobilisée. Pour ce type de plaie, il faut également faire attention aux chéloïdes (bourgeonnement), c'est-à-dire  la cicatrisation excessive des plaies. Pour l’éviter, il faudra user de pansements et dans certains cas, de corticoïdes ou agents caustiques appliquées localement.
 
DES ZONES SENSIBLES ?Les membres sont l’une des zones à risque chez le cheval. Les articulations et autres tendons étant quasiment sous la peau, en cas de blessure, la cicatrice sera plus délicate. À l’opposé, le poitrail ou les cuisses riches en muscles et en peau cicatriseront plus facilement.
 
 
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