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Fiche Santé : Les maladies respiratoires.
Comme les humains, les chevaux sont des êtres parfois fragiles. Sensibles, ils peuvent contracter des maladies respiratoires, infectieuses ou non infectieuses. Lorsque l’appareil respiratoire du cheval est touché, c’est tout l’organisme qui est diminué.
Avec le Dr Sophie Paul, vétérinaire équin généraliste à la clinique d’Angers (49).
Les pathologies respiratoires sont divisées en deux groupes. Les pathologies infectieuses d’abord qui comprennent notamment les viroses comme la grippe, la rhinopneumonie et les affections bactériennes comme la gourme. À l’inverse, on parle de pathologies non infectieuses lorsqu’il s’agit de pousse (obstruction chronique des voies respiratoires profondes) par exemple.
Les symptômes sont, pour la grippe et la rhinopneumonie, une hyperthermie marquée (au dessus de 40°C), des chevaux abattus puis l’apparition de toux et d’un jetage clair. Quels sont les risques ? Ces maladies infectieuses peuvent entraîner des complications sur un cheval fragilisé : endocardite (inflammation de l’endocarde), pneumonie profonde... Chez les chevaux de course, elles peuvent entraîner à terme des contre-performances.
Pour les maladies infectieuses, les soins se font au cas par cas. En fonction des symptômes, les vétérinaires vont adapter les traitements. S’il n’y a pas de complications, il faut tout de même traiter l’hyperthermie avec des antipyrétiques (calmagine, Vetalgin). Le repos est partie intégrante du traitement lorsqu’il n’y pas de complications. En effet, les chevaux doivent rester au repos une semaine par jour d’hyperthermie. En revanche, si le jetage devient purulent et que des complications pulmonaires ou cardiaques apparaissent, des soins plus conséquents seront apportés avec par exemple, un traitement antibiotique.
Concernant la gourme, classiquement, l’hyperthermie est l’un des premiers symptômes. Les autres signes sont l’apparition de ganglions mandibulaires ou rétropharyngés qui vont se transformer en abcès. La gourme, difficile à gérer en cas de grands effectifs, peut provoquer certaines complications notamment au niveau des poches gutturales. Pour traiter la gourme, il faut laisser murir les abcès dans un premier temps, tout en contrôlant l’état général et la fièvre. Si les chevaux sont particulièrement abattus, il faudra peut-être envisager un traitement antibiotique (pénicilline).
La pousse (maladie non infectieuse), évolue progressivement. Elle est caractérisée par la présence d’une petite toux sèche et quinteuse, avec une modification de la courbe respiratoire au fur et à mesure. On dit alors que le cheval « bat des flancs » car il va pousser avec ses muscles abdominaux lorsqu’il respire. Si les mesures préventives adéquates ne sont pas mises en place rapidement, le cheval pourra devenir insuffisant respiratoire. Pour traiter la pousse, il convient de supprimer l’élément allergène, le foin par exemple, et de faire très attention aux conditions environnementales. Lorsque le cheval est en crise, il faut généralement passer par l’administration par voie générale ou par nébulisation de corticoïdes et de bronchodilatateurs.
Rappelons que les maladies infectieuses sont contagieuses. Il est donc nécessaire de traiter rapidement le cheval atteint, surtout lorsqu’il est présent dans un large effectif. L’un des premiers gestes sera de le mettre à l’écart pour éviter toute transmission.
Lorsque le vétérinaire intervient, il procède à un examen clinique : palpation, pression, auscultation de l’appareil respiratoire. Cela lui permettra de savoir quelle zone de l’appareil respiratoire est touchée. S’il souhaite aller plus loin, il pourra réaliser une endoscopie, des prélèvements des liquides respiratoires (lavage trachéal ou broncho-alvéolaire).
À SAVOIR
Les maladies respiratoires sont plus fréquentes en hiver car le froid et l’humidité sont des facteurs aggravants. C’est aussi à cette période que les chevaux sont particulièrement nourris au foin, aliment qui provoque chez certains chevaux des allergies à répétition.
Il est clair que tous ces virus peuvent induire de la contre-performance. Les épisodes aigus laissent des séquelles aux chevaux avec une inflammation récurrente des voies respiratoires. Même s’ils n’expriment pas beaucoup de symptômes, les chevaux sont nettement moins performants : ils soufflent, ils ne finissent pas leurs courses et ont du mal à récupérer.
L’environnement jouant un rôle essentiel, les cavaliers doivent veiller à ce que leurs chevaux évoluent et vivent dans des conditions les plus saines possibles. La poussière et l’ammoniac des litières sont en effet des facteurs aggravants et peuvent déclencher des crises. Lorsque les boxes sont curés et paillés, il est d’ailleurs préférable que les chevaux soient dehors pour éviter qu’ils respirent trop de poussière.
Photo : Fotolia.com